Site de soutien à Jérémy
#freejeremy

«Être enfermé, c’est être étiqueté à jamais…»

Conférence de presse du 13 avril 2023

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Qui suis-je?

Je suis la maman de Jérémy, incarcéré depuis le 17 mars 2023 dans la prison de Champ-Dollon en tant que suspect dans une affaire d’activisme environnemental.

> lettre du 7 mai

Les faits

Le 17 mars, dans le cadre d’une enquête, mon fils Jérémy, 22 ans, est incarcéré de manière préventive. Il est soupçonné d’avoir saboté des véhicules appartenant à l’entreprise Holcim, 15 mois auparavant.

Il est emprisonné selon le Ministère Public pour risques de collusion.

Un recours pour une détention domiciliaire a été refusé le 14 avril 2023 et la détention provisoire est prolongée au moins jusqu’au 15 juin 2023

> Voir la chronologie des faits

Actuellement

La justice refuse la libération de mon fils et celui-ci demeure incarcéré dans des conditions inhumaines:

  • 5 personnes dans sa cellule 
  • 23h/24 h en cellule
  • Repas pris dans la cellule
  • Pas de colis alimentaire en cette période
  • 1h de sortie par jour
  • 1h de parloir (2 personnes ensemble maximum) par semaine (quand ce n’est pas complet) et à partager entre une multitude de personnes de la famille et des ami-e-s

> Droits de visites en prison

Chronologie

4 janvier 2022
Date des faits qui lui sont reprochés. 
Juin 2022
La justice emmet un mandat d’arrêt contre Jérémy, sur la base de son profil ADN, qui ne sera exécuté que 9 mois plus tard.
15 juin 2022 à 15 mars 2023
Aucun avertissement, aucune alerte, aucun suivi (15 mois!)
15 mars 2023
Arrestation de Jérémy. Perquisition brutale. Garde à vue. la procureure en charge du dossier le place en détention provisoire pour 3 mois renouvelables.
16 mars 2023
Placement à Champ-Dollon
17 mars 2023
Les parents sont avertis
18 mars 2023
Recours contre la détention préventive et pour une détention domiciliaire
13 avril 2023
Rassemblement devant le Palais de Justice, conférence de Presse et début de la mobilisation.
14 avril 2023
Refus de la détention domiciliaire (information transmise par le journal « le 20 minutes ») La Chambre pénale de recours rejette la demande de remise en liberté et confirme la détention jusqu’au 15 juin. Recours au Tribunal fédéral.
21 avril 2023
Rassemblement de soutien devant la prison (pour son anniversaire)
30 mars 2023
Le tribunal de mesure de contrainte autorise son placement en détention provisoire au moins jusqu’au 15 juin 2023
1er mai 2023
Bloc FreeJérémy! dans le cortège syndical genevois. 500 personnes présentes.
07 mai 2023:
Des recours sont encore pendants et l’instruction judiciaire reste ouverte …
12 mai 2023
Le Tribunal fédéral rejette le recours contre son maintien en prison préventive

Lettres et témoignages

Comme vous le savez, je ne vais pas poser un discours politique ni judiciaire, d’autres feront cela mieux que moi. Aujourd’hui cela fait 68 jours que Jeremy est enfermé à Champ-Dollon.

C’est difficile pour moi de prendre la parole, de témoigner de ce que nous vivons parce que je suis fatiguée, rongée de plus en plus d’angoisse de jour en jour. La prison fait des dégâts bien plus importants qu’on ne le croie parce qu’elle touche aussi la famille. Quand j’ai vu Jeremy pour la première fois au parloir, il m’a dit « c’est pour vous que cela va être le plus dur ». Je ne pense pas que cela soit vrai parce que la dureté de ce qu’il vit est indescriptible. Je pourrais vous donner quelques exemples par la suite si cela vous intéresse. Moi je connais la prison de l’extérieur et je la fréquente si peu étant donné que nous sommes 14 personnes à avoir obtenu un droit de visite et comme je vous l’ai déjà dit, il a droit à un parloir d’une heure par semaine maximum pour deux personnes.

Au début il est difficile de comprendre comment fonctionne la prison, quels sont les colis qui passent ? comment on va bien pouvoir passer les contrôles ? pour un parloir à 15h30 il faut prévoir une demi-heure de contrôle avec tout le stress que cela représente. On se demande quand il va recevoir nos lettres ? etc. Une fois les trois premières semaines passées on sort du choc de l’annonce carcérale et d’une forme de paralysie et puis on se dit que notre vie de parents doit continuer, quoi qu’il arrive. On doit continuer à vivre pour lui, pour ses sœurs, pour continuer à trouver les forces nécessaires pour l’accompagner et être d’attaque à la sortie car le chemin sera long. On découvre ce que c’est d’être suspendu et dans l’attente de réponses de recours, de nouvelles de l’avocat, d’un retour après une visite, … finalement très peu de choses alors que chaque minute est longue et le sentiment d’impuissance est tout le temps présent.

Oui je crains qu’on se serve de mon fils pour faire plier tout un mouvement de militance et que son cas soit instrumentalisé par les uns et les autres et notre famille en souffre. Mon fils qui est un personnage discret se retrouve aujourd’hui sous les lumières des projecteurs …

La seule chose que je souhaite, c’est qu’il soit un homme libre. Je refuse de sacrifier mon fils à un projet politique répressif et cela par un système qui est prêt à jouer avec la liberté d’un jeune homme dont tout le monde ne vous dira que du bien, comme si c’était si peu de choses…

Ici nous sommes tous.x.tes prêt.e.s à mener une lutte d’amour et de révolte parce que nous ne pouvons qu’espérer un monde plus juste et meilleur pour tous nos enfants et même pour les enfants des autres…Merci d’être là. Toutes nos petites actions positives par ci-par-là porteront leurs fruits.

C’est par vous et grâce à vous que la solidarité n’est pas uniquement une grande et belle idée et j’espère qu’une petite dose de la chaleur humaine que nous dégageons ensemble ce soir pourra s’envoler vers lui pour lui donner du courage …. Merci à tous ces jeunes qui luttent et tous leurs parents ou ami.e.s qui sont là pour les accompagner. MERCI

Je me dis, on est devenus folles, fous, ou alors esclaves du récit néo-libéral, ou alors on a mis tout notre argent dans les multinationales, ou alors on a tellement peur qu’on cache nos yeux. En tous cas, c’est impossible de comprendre cette chose : Jéremy*, 22 ans mis en détention provisoire à Champ-Dollon car il serait accusé d’avoir commis des actes de sabotage contre le géant du ciment Holcim.

90 jours de prison préventive.

Je ne suis jamais allée en prison, je ne connais personne qui y soit allé ici en Suisse, par contre oui, ailleurs, des militant·e·s politiques sous des régimes dictatoriaux.

Mais donc là on est à Genève. On est en 2023. La Suisse a signé les accords de Paris. On est toutes et tous d’accord pour dire que la situation climatique, environnementale est catastrophique (à part l’UDC).

Et d’un côté, on a Holcim, multinationale géante, qui a émis plus de 7 milliards de tonnes de CO2 depuis 1950.

Et de l’autre un jeune homme qui aurait peut-être. Peut-être. Saboté du matériel d’Holcim.

Il aurait. Peut-être.

Par contre personne n’est en cellule à Champ-Dollon pour pollution de l’air que l’on respire, extraction de nos roches, de nos minerais, vidage des mers, abattage des forêts.

C’est peut-être un problème de place.

Déjà que Champ-Dollon a la réputation des plus mauvaises conditions de détention.

Tous ces gens des multinationales, des banques, toutes ces personnes qui nous mettent réellement en danger, qui ont confisqué le futur, ne seraient peut-être pas très à l’aise dans cette cellule.

Donc. C’est Jérémy* que la justice a mis en prison.

Parce que c’est toujours plus facile de tirer sur le messager.

Dans l’histoire, il faut se rappeler que quand l’Etat s’en prend à sa jeunesse, c’est que le corps malade et pourrissant cherche par des derniers moyens à rester vainqueur.

Dans l’histoire aussi, quand l’Etat s’en prend aux enfants de milieux privilégiés, quand il met en prison Jérémy* à Champ-Dollon c’est qu’il veut faire peur à nous les mères et les pères sans reproche, qu’il veut qu’on tienne nos enfants dans la bonne ligne du système, qu’il veut qu’on se taise.

Mais en fait.

Ça commence à vraiment dépasser les bornes.

Ça commence vraiment à puer.

Cette justice et cette police qui s’acharnent sur la jeunesse, sur les militant·e·s du climat, sur les personnes qui cherchent des solutions.

En fait c’est plus possible.

Tous ces procès et ces amendes et ces incarcérations.

On peut plus avaler et avaler ces énormités et le rachat du Crédit Suisse et la protection d’Holcim et des autres.

Parce qu’en fait, ces jeunes gens ont raison.

Elles et ils ont écrit, ont questionné, ont manifesté, ont fait une ZAD.

Et personne ne les a écoutés. Personne ne veut les écouter.

Alors, il reste quoi ?

On doit faire quoi ?

C’est pourtant à elles et eux que l’avenir appartient.

Et pour ce futur à venir déjà si incertain

Au lieu de mettre en doute, mettre en prison, frapper, amender

On devrait tout faire pour que ce futur soit possible.

Faisons sortir Jérémy de prison qui n’a rien à y faire.

Opposons-nous à toute forme de violence et d’intimidation contre les militants du climat

Avançons.

Il y a du pain sur la planche.

JG

Objet : Message au Ministère public et au Tribunal des mesures de contrainte

Mesdames et Messieurs les juges et les procureur.e.s,

Certes je ne connais pas Jérémy, mais il m’a été donné de croiser la détresse de sa maman. Maman qui ne comprend pas ce qui arrive à son fils et qui souffre de ne pas comprendre. Maman qui cherche pourtant à saisir ce qui est en train de se jouer et que je ne suis malheureusement pas en mesure d’aider, ce malgré les quelques connaissances de procédure pénale dont je dispose. Je n’ai évidemment pas accès au dossier de la cause, mais cela ne m’empêche pas de me questionner sur la nécessité d’une détention provisoire d’une telle durée, alors que les faits remontent à plusieurs mois avant l’arrestation provisoire – faisant que le risque actuel de collusion ne coule pas de source – et que le principe de célérité dicte aux autorités de prioriser les procédures des personnes placées en détention avant jugement.

Les autorités pénales n’ont souvent pas idée de la souffrance qu’elles engendrent parmi la famille des personnes détenues. Bien épaulées par la jurisprudence du Tribunal fédéral, elles y répondent souvent en affirmant que cette souffrance découle des actes de l’auteur qui aurait dû y réfléchir avant de commettre son méfait et est donc de sa propre responsabilité et non de celle de l’autorité. Il est néanmoins à mentionner ici que si une telle manière de penser pourrait éventuellement avoir une certaine logique face à un condamné, elle est totalement inadaptée à la situation d’une personne en détention avant jugement qui est innocente aussi longtemps qu’elle n’est pas condamnée par un jugement entré en force.

Mes pensées vont donc à la famille du jeune homme que vous avez enfermé. N’y aurait-il pas moyen pour vous, sans bien entendu mettre en danger l’instruction en cours, de donner quelques explications à la famille sur ce qui nécessite selon vous la prolongation de la détention provisoire de leur fils ou frère au-delà de ce que l’on peut comprendre par la seule lecture du Code de procédure pénale ? Le cas échéant, merci d’entreprendre cette démarche.

André Kuhn

(professeur de criminologie et de droit pénal – Université de Neuchâtel)

Je suis la maman de Jérémy.

Mon fils a été arrêté par la police le 15 mars 2023 dernier. Son domicile a été perquisitionné, son téléphone et son ordinateur ont été réquisitionnés, il a été emmené en garde à vue, a comparu devant le Ministère public et a été écroué à la prison de Champ-Dollon pour une détention préventive de 3 mois, soit jusqu’au 15 juin prochain. Cette sanction est reconductible.

Mon fils, comme beaucoup de jeunes et de moins jeunes aussi, est un jeune engagé, notamment en faveur de mesures de protection de la planète.

Mon fils est actuellement soupçonné d’avoir participé à l’incendie de deux véhicules légers et à l’endommagement d’un engin de chantier sur le site de la gravière de Sézegnin à Laconnex en janvier 2022, soit 15 mois avant son arrestation.

La détention provisoire, avant jugement, doit en principe être exceptionnelle et ne peut se justifier que s’il y a un risque de collusion ou un risque de fuite. Mon fils est actuellement maintenu en prison parce qu’il y aurait un risque de collusion… Vraiment ? 15 mois après les faits auxquels il est soupçonné d’avoir participé ? Et après que tout un chacun a été informé par voie de presse de son arrestation ?

J’ai appris qu’un mandat d’arrêt avait été établi à son nom depuis juin 2022, ce qui signifie que pendant 9 mois personne n’a considéré qu’il devait être arrêté malgré les soupçons qui pesaient sur sa possible participation à une action en faveur du climat, encore moins qu’il devait être incarcéré.

Depuis le 15 mars 2023, cette affaire a été médiatisée, en particulier par la cour de Justice, qui, le 13 avril, a confirmé le maintien en détention de mon fils, toujours sur la base d’un prétendu risque de collusion.

Il m’est difficile de comprendre comment on peut réaffirmer un tel risque. Tout protagoniste éventuel des faits reprochés, qui que ce soit, a depuis longtemps, eu toutes les occasions de mettre à l’abri de potentiels preuves ou indices. Et, s’il devait y avoir établissement d’une version commune entre les protagonistes, ils ont eu le temps de le faire depuis le mois de janvier 2022 !

Il m’apparaît donc assez évident que la raison du maintien en détention de mon fils ne peut qu’être autre que celle qui nous est annoncée.

Et l’idée qui s’impose à moi est que cette raison est d’ordre politique. Il ne serait pas retenu en détention pour un risque de collusion mais parce que le Ministère public semble vouloir punir de façon disproportionnée des actes militants pour faire peur et faire taire.

On se servirait donc de mon fils pour mettre en place des mesures de rétorsion contre un mouvement de résistance climatique, pour établir un dispositif de menaces contre des militant.e.s qui se heurtent à l’inefficacité des moyens de lutte contre la dégradation de notre planète.

Aujourd’hui, je crains qu’on se serve de mon fils pour faire plier un mouvement collectif.

En individualisant la punition, quitte à basculer dans l’arbitraire, on veut faire peser une menace permanente sur l’ensemble de ces mouvements collectifs.

Ce faisant, il me semble que la justice risque de se perdre en se trompant radicalement de cible. Et  mon fils et toute sa famille en paient déjà lourdement les conséquences.

Aujourd’hui déjà, la justice joue avec la vie et le sort d’un jeune homme honorable.

Jérémy se retrouve incarcéré dans une prison dont les conditions de détention sont les pires et qui sont dénoncées depuis des années. Comme s’il était une menace pour cette société qui l’enferme. Il n’en est rien, évidemment, et cela ne fait que renforcer la rage que je dois contenir à l’exposition et à la justification de cet arbitraire qui ne coûte rien à ceux et à celles qui le mettent en œuvre mais dont les retombées individuelles sont terribles, insupportables et d’une violence extrême. Et l’individu sur lequel elles s’abattent, c’est mon fils adoré.

Depuis sa mise en détention, j’ai découvert avec effroi le monde carcéral, caractérisé par la surpopulation, la saleté, la promiscuité, la perte de dignité, la folie qui s’immisce dans le quotidien, les communications avec l’extérieur complètement empêchées. Notre société doit-elle vraiment en arriver là pour faire taire sa jeunesse préoccupée par l’avenir de la planète ? Doit-on vraiment, en plus de les priver de liberté, réduire ces femmes et ces hommes au statut de pions sans aucune valeur ?

Et dire que tout cela se fait en notre nom !

Mais moi, sa mère, pas plus que ses proches, nous ne nous laisserons pas abattre. Je refuse de sacrifier mon fils a un projet politique répressif et cela par ce système qui est prêt à jouer avec la liberté d’un jeune homme dont tout le monde vous dira du bien, comme si c’était si peu de choses…

Et même si la tentation à la résignation est parfois présente, donnez-moi une raison valable d’infliger un tel traitement et une telle mesure judiciaire a un jeune de 23 ans, qui manque à ses parents, à ses soeurs, à tous ses amis et toutes ses amies, qui se voit privé de ses liens, de son présent et déjà d’une partie de son avenir, un jeune de 23 ans brillant en études, engagé pour le bien commun et qu’on met aujourd’hui dans un train à destination de nulle part…

J’ai peur pour mon fils et face à l’absurdité de la situation, je n’ai pas le choix et je sais qu’immense est et sera le pouvoir des mères dans cette affaire. Je suis prête à mener une lutte d’amour parce que nous ne pouvons qu’espérer un monde plus juste et meilleur pour tous nos enfants…

La maman de Jeremy – le 7 mai 2023

Aux technocrates de l’ordre

Jeremy est un enfant de mon quartier, un enfant que j’ai vu grandir. Et ce que j’ai vu, c’est un gamin tout à la fois réservé et vif, tout sourire et les cheveux en boucles, un fils et grand frère pacificateur, tâche ardue dans une famille aussi nombreuse et pleine de vie. Je le savais bon élève, garçon sportif, très investi dans ses activités. Et je le vois devenu jeune homme, avec cette même douceur, son sourire tout pareil, toujours aussi respectueux des adultes. Entre-temps jeune étudiant, travailleur je n’en doute pas.

Jeremy en prison. Je dois l’écrire pour le croire. Et pourquoi pas mon fils, mon ainée, et même ma plus jeune fille pendant qu’on y est ? Et que craindre pour mon adolescent de voisin qui descend encore bravement les poubelles à la demande de sa mère et l’accompagne à la buanderie, bon élève lui aussi, si poli et avenant avec sa voisine du 7ème étage ? Est-ce cela le monde dans lequel nous vivons désormais ? Un monde où nos enfants peuvent se réveiller un beau matin destination la prison? Cela ne suffit donc pas de les avoir renvoyés de leurs écoles, un bayon sur la bouche et dans leur tête plantée l’idée folle que le simple fait de respirer pouvait faire d’eux un danger pour leurs ainés et même leurs amis? Moi je les ai trouvé bien sages à obéir sans broncher. Étonnamment braves. Alors quoi, le jour où une main magnanime daigne leurs ouvrir la cage, ce n’est quand même pas pour qu’ils en sortent ?

Jeremy n’a rien à faire en prison. Mon fils avec qui Jeremy a joué à la crèche n’a rien à faire en prison, ni aucune de mes filles, ni mon gentil voisin. Aucun jeune ne mérite d’être outrageusement puni, d’ailleurs on ne punit pas à titre préventif. Ou alors c’est qu’on veut un monde sinistre, où l’angoisse se substitue à la confiance, où le plus simple élan de vie devient assez suspect pour être tué dans l’oeuf. Tué dans l’oeuf, voilà ce qui me vient lorsque je pense au sourire de Jeremy. Un garçon puni d’avoir osé la fougue de son âge. Puni de s’être mis en marche mu par le rêve d’un monde meilleur. Et le voilà en cellule. Jeremy en cellule, je n’en reviens pas. Je suis triste, je suis fâchée. Incrédule. Mais qu’espère-t-on au juste d’une telle leçon ? Faire de Jeremy un être meilleur ? Mais bon et honnête il l’était déjà, tous ceux qui le connaissent vous le diront ! Je ne comprends pas, vraiment je ne comprends pas. A moins que l’ordre ne soit devenu un but en soit, aussi injuste et mortifère soit-il, pourvu que plus rien ne bouge. L’ordre pour l’ordre, la vie on s’en fout. Joli projet.

De tout coeur avec celui dont je connais le prénom, le vrai.

Une mère parmi les autres

Coucou Jérémy,

J’espère que tu t’habitues à tes conditions. J’imagine que cela doit être dur quotidiennement. J’espère aussi que la relation avec tes co-détenus reste positive. J’imagine qu’être à cinq, 23 heures sur 24, dans une cellule est un réel défi.

Ces derniers temps, j’ai eu l’occasion de rencontrer bon nombre de tes amis. Hey bien mon cher filleul, je ne te raconte pas le bonheur que j’ai éprouvé. En effet, ces derniers me semblent remplis d’humanité et de bienveillance. À travers leur combat, j’ai senti une si grande solidarité, une solide amitié et beaucoup d’honneur. J’ai trouvé cela tellement beau. Chez certains, je retrouve quelques-unes de tes mimiques et certaines façons de t’exprimer. Cela m’a également fait du bien car, à travers eux, j’ai eu parfois l’impression que tu étais avec nous. J’imagine l’union que vous devez ressentir lorsque vous êtes ensemble. Tu dois avoir d’excellents souvenirs.

Au-delà de cette fraternité, être confronté à eux m’a permis de me poser des questions et de m’intéresser au sujet assez large qu’est l’écologie. C’est vrai, jusqu’il y a peu, je me contentais de petits efforts de réduction d’empreinte écologique mais rien de sérieux. Ces petits efforts me permettaient de me donner bonne conscience et dès lors de m’éloigner des vrais questions autour du sens à donner à nos actions humaines et de leurs conséquences énormes sur l’avenir du vivant. Hey ben, à travers ce que tu vis aujourd’hui, tu pourras dire que cela percole dans ton entourage. Paul en discutant avec Odile, Léon, Flo et moi a dit : « tu sais, il a réussi au moins à faire réfléchir 30 personnes sur le combat écologique et leur implication ». Il parlait de la famille au sens large qui t’entoure. Je pense que tu as réussi bien au-delà que cela percole et mette (ou un petit remette) sur la table un sujet oublié ou détourné par nos politiques, celles-ci étant empêtrées dans une dynamique de rentabilité et de croissance.

Depuis mi-mars, après une dure prise de conscience, après une reconnaissance d’une culpabilité mesurée, je m’interroge, je m’informe, je m’intéresse et tente d’enlever ces œillères boulonnées à ma vision. C’est une démarche difficile et bousculante. À travers ce cheminement, j’ai été voir la pièce de théâtre BOOM (avec ton papa à Genève). Celle-ci raconte la vie de camarades dans les ZAD, leur volonté de créer un monde plus aimant, plus juste, plus courageux et plus entier à travers des luttes afin d’essayer de déconstruire les mécanismes violents du monde humain qui nous entoure. J’ai regardé également le documentaire sur ARTE « Un nouveau monde » de Cyril Dion en trois épisodes « résister », « s’adapter » et « régénérer ». Ces ouvrages m’aident à prendre conscience de la situation. J’ai un peu le sentiment que je vis actuellement différentes étapes comme celle du deuil (le choc, le déni, la colère, la tristesse, la résignation, l’acceptation et enfin la reconstruction), rien à voir avec la perte d’un être cher mais plutôt une comparaison symbolique. J’arrive tout doucement à l’étape de l’acceptation et de la reconstruction. À mon échelle, comment reconstruire ? Comment adapter ma voie de demain en jumelant enjeux de demain et engagements familiaux  dans un équilibre favorable au bien-être. C’est un fameux défi. Je pense que tu peux être réellement content de toi car tu as généré toutes ces questions au combien nécessaires.

À côté de cela, ce que je vis est sans aucune comparaison avec le sort qui t’est réservé aujourd’hui. Je trouve cet enfermement totalement démesuré et inapproprié. Cette pure répression pour des actes pour lesquels tu n’es même pas reconnu coupable est hallucinante. Les arguments pour maintenir ta détention provisoire l’est tout autant. C’est totalement injuste, cela me révolte tellement.

J’essaie d’être présent auprès de ta maman afin de la soutenir du mieux que je peux. Elle s’investit beaucoup et elle me semble forte. Les visites au parloir lui font du bien. Dernièrement, elle a pris beaucoup de contacts avec des journalistes de façon à crier cette injustice. J’espère que cela pourra avoir une incidence positive sur ta future libération.

Entre les différentes réunions « Free Jeremy », je me suis enfui à la Forclaz. Yvonne m’a d’ailleurs raconté ta convalescence (lorsque tu étais blessé aux bras) avec certains de tes amis. Elle n’en revient toujours pas que vous ayez dormis sur la terrasse 😊 😊. Ces qq jours me permettent de me rappeler des moments que nous avons passés à la Forclaz où nous jouions au badminton, où nous nous promenions ensemble où les jeux de société étaient omniprésents avec parfois des discussions interminables pour savoir qui commençaient et il faut le reconnaître où tu gagnais régulièrement 😊.  Ces moments simples de la vie familiale sans fioriture qui font tellement du bien.  En parlant de jeux de société, certains de tes amis reconnaissent d’ailleurs aussi que tu gagnes tout le temps. Il faudra que tu les laisses un peu gagner à ta sortie 😉…

J’espère que mes courriers te font du bien et t’aide à nourrir le courage que tu démontres quotidiennement. Je suis de tout cœur avec toi et tu es quotidiennement dans mes pensées.

Ton parrain qui regarde, encore plus aujourd’hui qu’hier, son filleul avec admiration.

Je t’embrasse très fort.

TTG

Je prends la parole aujourd’hui parce que je suis la maman de Jérémy.

Je ne viens pas poser un discours juridique… d’autres feront cela mieux que moi…

Je ne viens pas plus pour poser un discours politique… d’autres aussi feront cela mieux que moi…

Je suis ici pour témoigner de l’effet que produit sur une mère, sur une famille, une décision comme celle qui m’est tombée dessus le 17 mars 2023. Ce matin-là, j’ai reçu un appel téléphonique pour me signifier que Jérémy avait été emmené à Champ-Dollon. De l’effroi à l’incrédulité, de l’incrédulité à l’effroi, je suis passée par une gamme de sentiments dont aucun n’était rassurant.

Au début, je ne savais même pas pourquoi on l’avait emprisonné. Le monde de la prison me semblait tellement lointain. Quand on ne sait pas, on imagine. Et j’imaginais qu’il y a quelque chose qui s’appelle la Justice derrière de telles décisions. Et puis, quand j’y fus moi-même plongée, comme cela sans crier gare, je me suis demandé quelle était cette justice, établie en notre nom et au nom de laquelle on emprisonne mon enfant.

Mon fils, 22 ans, intelligent, curieux, généreux, qui adore les jeux de société, qui était inscrit aux championnats genevois de badminton à la fin du mois, dont la présence réconforte ses sœurs, dont le sourire me rend plus légers les fardeaux de l’existence, qui a toujours fait la fierté de ses parents, de ses grands-parents et de tout son entourage … lui ? C’est lui qu’on envoie en prison aujourd’hui?

Arrive alors le moment des interrogations. Il serait emprisonné parce qu’il pourrait éventuellement décider de s’enfuir à l’étranger. Si ce n’était pas aussi tragique, on en rirait. Il serait également en prison parce qu’il risquerait de faire disparaître des preuves ou de se mettre en contact avec de possibles complices.

Je rêve ou on parle d’événements qui ont eu lieu il y a 15 mois ? Je me trompe ou un mandat d’arrêt avait été établi en juin 2022 ? L’urgence de l’emprisonner ne me saute pas aux yeux. Pour quelqu’un qui a le moindre bon sens, ces arguments ne devraient pas tenir. En tout cas, ils ne devraient pas justifier un emprisonnement aussi rude et, qu’on nous annonce qu’il se comptera peut-être en mois.

Des gens non informés comme nous, comme moi, quand on apprend cela, on ne peut qu’avoir le sentiment d’être pris pour des nigauds, qu’on se moque de la logique, qu’on fait valser l’idée de la justice au nom de l’institution qui a pour nom Justice.

Et, pire, on constate que tout cela se fait au détriment de mon fils, de Jérémy, personne de chair, bien réelle, qui serait jeté dans un jeu dont on ne comprend pas les règles… si ce n’est qu’à tous les coups, c’est lui qui sera perdant.

Je découvre ce qu’est la prison. La prison, ce n’est pas juste être privé de liberté. Mon fils est en cellule de quelques mètres carrés avec 4 autres personnes 23 heures sur 24, il me dit qu’il ne mange pas à sa faim, me dit avoir des mycoses sur le torse – et quand j’en parle on me répond que c’est normal, ça arrive aux nouveaux détenus, c’est à cause de la saleté, ah… ok c’est donc normal ! L’entourage pensait envoyer des colis alimentaires, on voit ça dans les films, les colis. Mais non, pas de colis à Champ-Dollon en ce moment. Les colis alimentaires c’est seulement à quelques périodes de l’année ! Il paraît qu’il pourrait avoir droit à deux heures de sport par semaine sauf que les jours où il est inscrit soit la salle est prise pour la messe, soit parce que c’est un jour férié ou autre … Quand je lui amène un journal (comme par exemple « l’équipe ») ou une couverture, on refuse de lui livrer…. Très souvent ces jours, il m’arrive d’aller m’asseoir sur un banc devant la prison parce que je résiste et que je refuse qu’on m’écarte ainsi de la vie de mon fils et au nom de quoi… je vous le demande.

Je découvre que les conditions de détentions préventives, donc les détentions avant jugement, semblent  pires que les conditions dans lesquelles ont purge une peine, après jugement. Est-ce cela la justice ?

Aujourd’hui, ce qui me fait chaud au cœur, c’est de constater que Jérémy n’est pas seul, qu’il est entouré d’amis, de parents, de sœurs, de camarades… j’ai envie de vous remercier, un par un, une par une, d’être là aujourd’hui.

C’est par vous, grâce à vous, que se concrétise la solidarité. Pour moi, aujourd’hui, la solidarité n’est plus uniquement une grande et belle idée… mais c’est aussi une chaleur concrète que je peux ressentir au milieu de vous et dont, j’espère, un petit bout arrivera dans sa cellule surpeuplée de Champ-Dollon, pour donner de l’espoir à ce jeune homme extraordinaire, qui est mon fils et que j’aime plus que tout au monde… Et pour qui vous êtes très importants !

Merci !

Pique-nique des mamans en soutien à Jérémy et à sa famille - 24 mai 2023

Mobilisation du 1er mai 2023

Manifestation du 2 juin 2023

Dans la Presse

Les carnets de Jérémy* volés par ses geôliers, jusqu’où iront les violations du Ministère public?

Par le présent communiqué, nous souhaitons informer le plus largement possible à propos d’un fait extrêmement grave dont a été victime notre ami et compagnon Jérémy*.

Pour rappel, Jérémy* est un jeune militant écologiste qui est incarcéré à Genève depuis le 15 mars, accusé d’avoir endommagé deux véhicules du géant du ciment Holcim, l’entreprise la plus polluante de Suisse.

Il y a quelques jours, en profitant de l’absence de Jérémy* durant un parloir avec sa famille, des matons ont fouillé sa cellule et lui ont soustrait ses cahiers de notes. Cela a été fait de manière totalement illégale, sans mandat de perquisition et sans que cela n’ait été notifié au détenu. L’Administration pénitentiaire a ensuite transmis les notes personnelles de Jérémy* à la procureure, Mme Victoria De Haller, qui en a ordonné le séquestre, à nouveau sans en informer Jérémy*. Ce n’est que par hasard, quelques jours plus tard, que ses avocat-e-s ont découvert le vol en consultant son dossier.

Nous sommes devant des faits d’une gravité inouïe. La confiscation des carnets de Jérémy* ne représente pas seulement une violation éhontée de sa sphère privée, visant à priver le détenu même du plus petit espace d’intimité, ne serait-ce que le coin d’une page. Cela bafoue également son droit de défense, étant donné que dans ces carnets, il transcrivait les comptes-rendus des entretiens avec ses avocat-e-s.

Le Ministère public genevois révèle encore une fois sa partialité et son manque de scrupules vis-à-vis d’un dossier qui est encore, à ce jour, complètement vide –> Le document en pièce jointe développe cette question.

Nous rappelons en effet que ce séquestre n’est que l’énième acte de procédure douteux qui viole les droits fondamentaux de Jérémy*. La présence de notre ami dans les fichiers de la police est initialement due à une identification sur la base d’images vidéo récoltées illégalement. Son téléphone portable a également été associé à son nom de manière obscure par la police, laissant entrevoir d’inquiétantes pratiques de fichage politique dont nous connaissons les tristes antécédents. Enfin, son ADN a été été prélevé de manière illégale et sans en informer ses avocat-e-s. (cf. Explication détaillée en pièce jointe).

Depuis la mise en détention de Jérémy*, aucun témoin n’a été entendu, aucun suspect n’a été identifié, aucune audience ne s’est tenue. Jérémy* est emprisonné depuis bientôt 3 mois alors que l’enquête stagne. Jusqu’à quand le Ministère public s’acharnera-t-il?

Nous dénonçons fermement cette procédure honteuse qui devient de plus en plus intolérable et appelons la presse et l’opinion publique à faire de même. La répression dont est victime Jérémy* multiplie les violations sans précédents du droit de défense et s’assied complètement sur le moindre respect de la vie privée. Cela ne peut plus attendre: Jérémy* doit être libéré.

Une manifestation de solidarité aura lieu ce vendredi 2 juin à 18h30 à Genève, départ à la rue du Mont-Blanc. Un point presse est prévu avant le départ du cortège.

Comité FreeJérémy

Un pique-nique des mamans en soutien à Jérémy* et à sa famille

Mercredi 24 mai, environ 80 mamans et leurs ami.es se sont réuni.es à la Treille à 18h pour partager un pique-nique et marquer leur solidarité avec la famille de Jérémy*, jeune étudiant genevois incarcéré en détention préventive à Champ Dollon.

Avec ce pique-nique, les mamans et ami.es ont souhaité proposer à la famille de Jérémy* un moment convivial et témoigner de leur inquiétude concernant le traitement judiciaire de la situation.

Jérémy* est un jeune étudiant à l’Université de Genève de 23 ans, engagé, comme beaucoup d’autres, dans la cause climatique. Nous, mamans et ami.es et citoyennes, craignons que la justice se serve de Jérémy* comme exemple pour intimider nos enfants engagé.es pour la préservation de la planète.

Lors de ce pique-nique, nous avons pu échanger, entendre divers témoignages de la famille et des mamans solidaires, écrire des cartes postales à Jérémy* et signer L’Appel des mamans (et de leurs ami.es) pour la libération de Jérémy*.

Cet Appel, à l’attention du Procureur Général de Genève, demande la libération de Jérémy* dans l’attente de son procès et la fin de sa détention provisoire, qui a déjà de trop lourdes conséquences sur sa santé et ses études mais aussi sur l’ensemble de sa famille.

Les mamans solidaires se retrouveront :

  • Mardi 30 mai à la Baignade collective à 18h30 aux Bains des Pâquis.
  • Vendredi 2 juin à la manifestation organisée pour la libération de Jérémy* à 18h30 à la poste du Mont-Blanc.

Dans cette attente, retrouvez toutes les informations sur le site :
https://mamanjeremy.ch

*Prénom d’emprunt

***  LETTRE OUVERTE DE SOLIDARITÉ PUBLIÉE HIER (MARDI 9 MAI)
Un mouvement que l’on n’enferme pas

*** Jacques Dubochet, Julia Steinberger, Valérie D’Acremont, Manuela
Cattani, Daniel Kunzi: De nombreuses personnalités issues du milieu scientifique, mais
aussi du monde syndical genevois ont signé cette lettre ouverte :

A lire ici


Extrait: « Suite à la détention préventive de Jérémy* nous ne pouvons que
faire le constat que le mouvement climat se retrouve pour l’énième fois
sur le banc des accusés alors que les entreprises qui sont en train de
rendre littéralement impossible la vie sur terre voient leurs intérêts
protégés par tous les moyens par les pouvoirs publics. »

*** Elle a été publiée hier dans le quotidien « Le Courrier »
(malheureusement sans les signataires).

*** Outre les personnalités susmentionnées et des collectifs
écologistes, plusieurs partis de gauche ont décidé de signer la lettre:
Parti socialiste genevois, SolidaritéS, Jeunes Vert.e.s GE, ou Ensemble
à Gauche Vaud.

*** Plus original, la lettre ouverte a été signée par le cabinet Nomad
Architectes (basé à Vevey) qui critique de longue date les pratiques de
Holcim et de  l’industrie du ciment. Ou par l’association des Pâquis
SURVAP, qui a revendiqué un dégrappage l’an dernier et qui est bien
placée pour critiquer les effets du changement climatique dans les
quartiers populaires.

*** Comme nous l’écrivions la semaine dernière, une manifestation
s’organise à Genève pour le vendredi 2 juin. Plus d’informations
prochainement

*** L’affaire Jérémy/Holcim s’inscrit dans un contexte bien précis: la
répression tous azimuts des militant-e-s du climat (cf les révélations
d’hier dans La Liberté et du 20 minutes d’hier sur le jeune militant
suisse expulsé de France).

*** Une chronologie est tjs dispo ici en fin d’article (1.05.23)

Prochains événements de soutien

Pas d’événements pour l’instant

______________

Événements passés

Mardi 9 mai à 18H30, Parc Daniel Baud-Bovy
Atelier d’écriture de cartes et de dessins à envoyer à Champ-Dollon. Amenez vos stylos et pique nique.

Du 18 au 21 mai 2023, Les Dissidentes, participation du comité de soutien
> Voir le programme

Mardi 30 mai, Tou.x.t.es à l’eau pour une baignade collective
RDV aux Bains des Paquis à 18h30

Vendredi 2 juin 2023
Grande manifestation: 18h30, Rue du Mont-Blanc (fin de parcours devant le Palais de Justice)
> Détails

Comment nous soutenir :

Faire un don (IBAN):
CH86 0900 0000 1611 6594 1 (Suisse)
BE58 6512 0061 3079 (Etranger)

Appel à signatures (à venir)

> Nous écrire ou nous envoyer un témoignage

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Contactez-nous à l'aide de ce formulaire:

Appel des mamans (et de leurs ami.e.s)
pour la libération de Jérémy.

2 manières de procéder, avant le 2 juin 2023 :
et/ou
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